Détrompez-vous, la canneberge ne pousse pas dans l’eau!

Publié dans Articles Centre-du-Québec , par Notre Centre-du-Québec, goûtez-y! et l'Association des producteurs de canneberges du Québec

L’utilisation rationnelle de la précieuse ressource qu’est l’eau est une préoccupation grandissante en agriculture. Il existe un mythe encore bien répandu selon lequel ce petit fruit rouge acidulé qu’est la canneberge pousse dans l’eau. Pourtant, au contraire, la canneberge pousse dans le sable et est très intolérante au sol chargé d’eau puisque ses racines ont un grand besoin en oxygène. Les recherches ont prouvé que les systèmes de drainage performants actuels qui évacuent rapidement l’excès d’eau dans le sol après des précipitations ont permis d’augmenter de façon significative les rendements.

Pourquoi alors voit-on toujours des photos de champs de canneberges inondés?

Tout d’abord, il faut savoir que la structure interne de la canneberge est formée de quatre alvéoles qui agissent comme des poches d’air permettant au fruit de flotter. Donc, pour faciliter la récolte, les champs sont inondés et les fruits sont décrochés lors de l’opération de battage. Ils flottent ainsi à la surface de l’eau et sont dirigés par le vent vers une extrémité ou l’autre du champ. Une fois les fruits regroupés, les travailleurs utilisent des estacades pour accélérer leur aspiration par la pompe à fruits, direction le camion de transport vers l’usine de conditionnement!

 

Mais d’où provient cette eau qui permet d’inonder les champs, nous demanderez-vous?

L’eau de pluie et de la fonte des neiges est emmagasinée dans des réservoirs d’accumulation aménagés en hauteur, qu’on appelle communément des lacs. Toutes les fermes de canneberges en sont équipées. Des fossés aménagés autour des champs forment un réseau de circulation d’eau qui se déverse dans un réservoir de récupération. Les mouvements d’eau se produisent par gravité ou par pompage.

 

En plus de la récolte, l’eau est utilisée pour divers usages : irrigation contre le gel et la sécheresse et la glaciation. Cette dernière permet aux plants d’être protégés pour l’hiver.

 

Fait intéressant, l’évolution des méthodes culturales et les efforts déployés en recherche ont permis à, l’industrie de la canneberge d’utiliser aujourd’hui de deux à six fois moins d’eau par rapport aux anciennes pratiques en plus d’augmenter son rendement à l’hectare de 25 à 30 % (Bonin, 2009).

 

Pour plus d’information au sujet de la canneberge, visitez le site internet de l’Association des producteurs de canneberges du Québec.

 

Sources:

Caron, J., Jabet, T., Boily. C. et Thomas, M. Recherche sur l’irrigation de précision de la canneberge – Vers une production accrue avec moins d’eau. Vecteur Environnement, Septembre 2017, p.40-47.

Bonin, S. (2009). Régie agroenvironnementale de l’irrigation dans la production de canneberges (Vaccinium macrocarpon Ait). Mémoire de maîtrise, Département des sols et de génie agroalimentaire, Université Laval, Québec, Canada, 114 p.