Benjamin Dumas, directeur général de la Coop Alentour, vous invite à découvrir l’histoire derrière le succès de la coopérative. Sherbrooke, 1979. Dans un entrepôt modeste à Lennoxville, une idée visionnaire prend racine : rendre accessibles des produits naturels, biologiques et québécois à une communauté de consommateurs engagés. C’est ainsi que débute l’histoire de la Coopérative Alentour, une organisation pionnière qui, 45 ans plus tard, est devenue un pilier de l’alimentation durable en Estrie.
Une mission née de convictions profondes
Fondée à une époque où l’alimentation biologique était loin d’être tendance, la Coop Alentour s’est bâtie sur un modèle coopératif fort. Initialement centrée sur des groupes d’achat où les membres participaient activement à la logistique, elle s’est progressivement transformée, ouvrant sa première épicerie autour des années 2000. Aujourd’hui, elle regroupe plus de 26 000 membres, offrant plus de 10 000 produits, dont la majorité est bio, locale ou éthique.
Des défis à la hauteur de leur ambition
Les années n’ont pas été sans embûches. Le directeur général actuel, Benjamin Dumas, parle sans détour des défis traversés : « Le plus dur fut sans doute la fermeture de notre centre de distribution en 2022. C’était 80 à 90 emplois, une transition douloureuse, mais nécessaire pour assurer la pérennité de la coop. »
Cette décision, bien que difficile, a permis à l’organisation de se recentrer sur sa mission première: servir ses membres, assurer une croissance durable et maintenir l’indépendance de l’épicerie. La restructuration complète de sa chaîne d’approvisionnement a été un véritable tour de force.
Le secret de leur longévité : valeurs, communauté et résilience
Pour Benjamin Dumas, la clé du succès tient en trois mots : coopération, engagement local et authenticité. « On est là parce qu’on croit à notre modèle. Les membres sont au cœur de tout ce qu’on fait. Ce sont leurs valeurs qui nous guident. » La Coop Alentour est d’ailleurs aujourd’hui la plus grande coopérative alimentaire indépendante au Québec.
Manger local : un vote pour sa communauté
L’achat local n’est pas une mode à la Coop, c’est un engagement quotidien. Grâce à leur initiative « Producteurs d’Alentour », l’équipe met de l’avant les artisans et agriculteurs d’ici, souvent méconnus, mais essentiels. Une carte interactive des producteurs locaux est d’ailleurs en développement, tout comme de nouvelles étiquettes dans les allées, pour mieux refléter la provenance des produits.
Benjamin insiste : « Manger local, c’est voter pour l’économie de chez nous. C’est aussi choisir des aliments plus frais, plus éthiques et plus durables. »
Des projets innovants pour l’avenir
2025 s’annonce une année phare. Deux projets majeurs sont en chantier :
Un programme de fidélité qui permettra aux membres d’accumuler des points échangeables en dollars ou même de faire des dons à des organismes via un programme philanthropique.
Le lancement du Festival des Saveurs d’Alentour, dès l’automne prochain, un événement rassemblant les producteurs partenaires sur place, pour permettre aux membres de rencontrer ceux et celles qui mettent autant d’effort à produire nos aliments.
Une coopérative humaine
Au-delà de l’alimentation, la Coop est un lieu de vie. Avec ses services-conseils, ses produits en vrac, son engagement envers le bien-être des employés et son modèle de gouvernance participatif, elle démontre qu’un autre modèle économique est possible.
Une anecdote révélatrice ? Plusieurs employés sont d’anciens enfants de membres. Ils ont pratiquement grandi dans le magasin. C’est une coop intergénérationnelle qui dépasse le simple acte d’achat.
